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La chaine Russia Today cherche à s’implanter fortement dans les pays africains pro-russe

En guise de représailles après l’entrée en guerre de la Russie contre l’Ukraine, la plupart des pays européens ont bloqué les médias russes sur leur territoire. Depuis, les médias russes cherchent à s’exporter vers l’Afrique.

Interdit de diffusion en Europe depuis le 2 mars, Russia Today (RT) envisage de s’exporter vers l’Afrique. La chaîne, comme tous les autres médias russes, dispose d’un important personnel inactif en Europe qui pourrait finalement être utilisé en Afrique. Pour ce faire, RT commence à explorer des options de collaboration avec certains de ses relais africains. 

Selon plusieurs sources, Xenia Fedorova, présidente et directrice de l’information de l’antenne française de RT, a contacté Séga Diarrah, le patron du « pure player » Maliactu, pour évoquer des possibilités de collaboration. Le média malien reprenait déjà du contenu de RT, ce qui n’est pas étonnant, vu que le Mali compte aujourd’hui de nombreux partisans de la cause russe.

Des médias internationaux, comme les allemands de la DW et les qataris de Al Jazeera, ont récemment mis l’accent sur le fait que l’Afrique ne semblait pas forcément « du côté de l’Ukraine ». Effectivement, sur les 54 pays du continent, seuls 28 ont voté pour les sanctions des Nations Unies contre la Russie. En dehors de l’Erythrée qui a voté contre, le reste s’est abstenu. Il faut savoir que sur le continent, le sentiment pro-russe prend de l’ampleur. Des pays comme la République centrafricaine et le Mali ne cachent pas leur souhait de devenir d’importants partenaires de la Russie sur le continent. Depuis le sommet de Sotchi en 2019, les liens entre le continent africain et la Russie semblent se renforcer.

Cette situation se reflète également sur le paysage médiatique où de plus en plus de médias africains reprennent la presse russe. Selon un rapport de l’administration française, plus de 600 sites africains relaient les articles de RT ou de Sputnik. Le 04 mars dernier, un article de l’Agence Ecofin qui rendait compte de l’étude d’un think-tank sud-africain sur le soft power russe dans les médias, avait déclenché de vives réactions sur les réseaux sociaux.

En considérant tous ces éléments, on peut imaginer que la présence médiatique russe sur le continent ne rencontrera pas de grande résistance. De toute façon, la présence de RT en Afrique avait été préparée depuis plusieurs semaines. En janvier, RT avait procédé à l’acquisition de plusieurs noms de domaines dont Rt-afrique.com, Africa-rt.com, Rtafrica.media, Rtafrique.online. Le média avait également un correspondant en Tunisie.

Written by rédaction

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